Les conduits ont pour missions principales :
* d'assurer le tirage et donc l'évacuation des fumées,
* de résister a la température et à la condensation,
* d'être stables.
A ces fins, toute installation de conduit répond à la norme NF DTU 24.1.
Parlons du « conduit de fumée » qui démarre généralement du plafond de la pièce dans laquelle se trouve l'appareil pour finir en toiture, par l'intermédiaire d'une "souche de cheminée" & focalisons-nous sur les conduits de fumée pour poêle à bois ( voir la rubrique "poêles à granulés" si besoin).
Allez...respirez bien fort, vous vous engagez dans un article un "poêle" long !!
On prendra toujours des conduits qui résistent a une température supérieure à la température des fumées mesurée à la sortie de l'appareil (température appelée "tw"). En général les professionnels utilisent des conduits résistants jusqu'à 450°C (T450).
Ils doivent aussi :
- résister au feu de cheminee ("G"),
- résister à la corrosion (classe 2 ou 3 pour les boisseaux et Vm ou V2 s'il s'agit de conduits métalliques).
- accepter une pression négative c-a-d une dépression en tirage naturel (C'est le cas avec un conduit dit N1 voire N2 en raccordement).
Et contrairement aux conduits de fumée des poêles à granulés il n'est pas obligatoire qu'ils soient résistants à l'humidité (ils peuvent être "wet" c-a-d "W" ou "dry" c-a-d "D" si la situation le permet car le risque de condensation est plus faible - la température de rosée avoisinant en moyenne 60°C selon le taux d'humidité du bois).
Le dimensionnement d'un conduit de fumée consiste à adapter le diamètre desconduits à la situation. Il sera le garant d'un bon tirage et d'une bonne gestion des temperatures de fumées ce qui revient à dire qu'il est le garant de la sécurité du bâtiment et de ses habitants. Rien que cela... Il est donc crucial !
Dans le cas d’un poêle ou d’un insert à bois, il est important de comprendre que le conduit va fonctionner tout simplement comme un moteur, c'est le phénomène de "tirage naturel". Ce dernier se met en route tout seul une fois que la température des fumées est suffisamment haute pour créer ce tirage naturel : Plus la fumée est chaude, plus elle est légère et plus elle monte tout seul et va s’évacuer à l’extérieur !
Ce faisant, elle "appellle" ou "tire" de l'air frais dans l'appareil pour que le cycle continue.
Le dimensionnement est le fruit de l'analyse :
- des propriétés de l’appareil (tw, sortie dessus/arriere...)
- et des options offertes par le batiment (possibilité de mettre le conduit en intérieur/extérieur, hauteur de l'installation, devoiement..).
C'est là qu'interviennent l'expertise des pros (certifiés RGE) et le calcul du dimensionnement (calcul selon la norme EN 13384-1).
Le plus souvent ce sont des conduits métalliques (toujours isolés) de 150 mm de diamètre qui sont utilisés pour les poêles à bois (contre 80 pour les poêles à granulés ou 180 mm pour les inserts & les âtres). Mais tout dépend de la situation...
- La section du conduit de fumée sera forcément uniforme sur toute sa hauteur: Il est formellement interdit de bricoler des conduits de diamètres, d'épaisseurs;pour les ajuster tant bien que mal (et surtout mal, du reste!) ce qui ne garantirait pas une étanchéité parfaite.
- La section du conduit sera obligatoirement au minimum celle prescrite par le constructeur du poêle: s'il est prescrit "180" par exemple, vous pouvez très bien installer un conduit de "230", mais pas "150".
- Le conduit de fumée ne peut pas être inférieur au diamètre de la buse pour un poêle et à 180 mm pour un insert ou un foyer fermé susceptible de fonctionner porte ouverte (lire ici pour plus de détail dans le cas d'un poêle granulés).
- Seule une note de calcul réalisée avec un outil de dimensionnement des conduits (ou "calcul du dimensionnement" dont on parle plus haut) peut justifier une exception. Dans tous les cas, le calcul doit venir valider la décision qui a été prise.
- Le conduit de fumée (comme le conduit de raccordement) doit être conçu pour être ramonable.
- S'il est placé en extérieur, il sera obligatoirement isolé, arimé, protégé des chocs jusqu'à 2m de haut. Le calcul du dimensionnement peut amener à utiliser des conduits maçonnés isolés même en intérieur (notamment si la hauteur des conduits est faible).
- Si le conduit sort sur les côtés du toit ("sur le rampant") et non 40 cm au dessus du faîtage comme c'est la règle (on parle de zone 2), alors le conduit doit obligatoirement être concentrique isolé et étanche (on en parle sur cette page).
NB : Les conduits Efficience triple paroi isolé ont apporté des solutions intéressantes dans ce cas de figure quand ils ont été lancés en 2014. Ce type de conduit étanche devra absoluement être associé à un poêle à bois lui aussi étanche avec des hauteurs de conduits minimales (donc un calcul de dimentionnement du professionnel).
Pour rappel :
Une sortie des conduits en Zone 3 est interdite avec un poêle à bois.
Un conseil :
Quelque soit le conduit choisi, Il est ESSENTIEL de garder une trace du modèle utilisé.
En cas d'incident, de réparation, de changement d'appareil, vous en aurez besoin.
Nous en reparlons à la fin de cet article dans "Points à vérifier lors de la mise en service".
Remarque sur les conduits de fumées métalliques :
Les conduits de fumées métalliques sont toujours isolés (qu'ils soient en intérieur ou en extérieur).
Aujourd'hui, la qualité de ce produit est assez exceptionnelle par rapport à nos bons vieux boisseaux en terre cuite qui prolongent encore les cheminées des maisons de nos grands-parents.
Réalisés en inox, ils sont légers, qualitatifs, étanches, très résistants à la chaleur, enregistrent une excellente résistance à la corrosion, permettent à la fumée de s'évacuer rapidement, présentent peu de surface adhérente à la suie...
Esthétique et moderne, le conduit métallique isolé est en général d'aspect inox, mais peut être teinté de la couleur de votre choix. Enfin, Il est moins cher qu'un conduit maçonné et se monte en quelques heures.
Dans tous les cas de figure, il vaudra mieux un conduit (métallique isolé) neuf et adapté à un ancien conduit maçonné (qui n'est plus forcément étanche et de section mal adaptée).
Par distance de sécurité, on entend la distance qui doit séparer la paroi externe du conduit et les matériaux combustibles. Le respect de cette distance vient du DTU (Document Technique Unifié qui régit les normes du bâtiment) indiquant qu'il est nécessaire et obligatoire de laisser un écart entre une source de chaleur et tout élément inflammable.
Cette distance dépend des propriétés techniques du conduit, notamment de sa résistance thermique (Ru)
En général (mais il n'y a que des cas spécifiques), la distance de sécurité à respecter est de 10 cm (ex boisseaux),
Pour un conduit métallique isolé (aussi appelé "double paroi"), elle sera de 8 cm, possible à 5 cm selon sa résistance thermique (Ru).
Dans la notice du conduit, le fabricant peut préciser une autre distance de sécurité. Dans ce cas là, on prend la plus grande valeur des 2
Lors de la traversée d’une zone habitée (chambre à l'étage par exemple), un coffrage (caisson de protection en matériaux incombustibles) doit obligatoirement protèger le conduit isolé.
Le coffrage est important, il sert :
- à protéger les habitants qui ne pourront pas toucher le conduit ni laisser des objets contre le conduit.
- à garantir l'intégrité de l'installation :
Par exemple si des enfants chahutent à l'étage et bousculent le conduit, ce dernier peut se déformer, mais surtout se déverrouiller au niveau de la jonction de deux éléments.La fumée s'en échapperait alors et présenterait un danger pour les occupants.
Le fait qu'un conduit soit coffré ne change en rien les distances de sécurité :
Vis à vis de tout matériau inflammable et s'il faut simplifier, il doit toujours y avoir un écart de 10 cm avec la surface extérieure du conduit !
(8 cm avec un conduit métallique isolé - 5 cm avec certains conduits concentriques)
Prenons 2 exemples :
Idéalement et quel que soit le type de conduit, il est préférable d’effectuer un coffrage en traversée de pièces ou chambres avec des matériaux incombustibles dits "M 0" ou "M zéro" (ou ou A ou A2-S1)
Il est aussi possible d'utiliser des matériaux M1 (ex. placo rose standard) mais ce n'est pas conseillé (et l'épaisseur de ce coffrage M1 n'est pas pris en compte dans le calcul de la distance de sécurité).
Le coffrage sera obligatoirement ventilé.
La ventilation du coffrage permet d'éviter l'effet "cocotte minute".
Elle n'est pas obligatoirement visible.
Plusieurs solutions s'offrent à vous :
Au final, la température externe en tout point du coffrage ne doit pas excéder :
Que les matériaux soient combustibles ou non, une plaque d'écart au feu ou plaque coupe feu doit être posée.
On évitera d'avoir une jonction des conduits métalliques dans l'épaisseur des planchers.
Le DTU précise qu'il ne doit pas y avoir, dans la traversée des planchers, de joints entre boisseaux béton ou terre cuite de plus de 25 cm de hauteur.
Globalement le DTU indique qu' il faut faire en sorte :
• d'assurer la stabilité du conduit ;
• de respecter les distances de sécurité de tout élément combustible (la distance conduit/plafond ne fait pas exception);
• de limiter les apports thermiques dans le faux-plafond ;
• de prendre en compte la libre dilatation du conduit ;
• d'éviter les pièges à calories et ponts thermiques.
En général, il s'agit d'un conduit de cheminée. Soit il est maçonné, soit c'est un conduit métallique isolé de type Poujoulat ou autres.
S'il est maçonné, bien que ce ne soit pas une obligation, on peut tuber le conduit. Tuber, c'est glisser à l'intérieur, un conduit flexible ou rigide en inox qui va garantir l'étanchéité de votre conduit. (de préférence un conduit flexible isolé)
Aucune loi ne vous contraint à tuber, mais l'installateur se doit de vous garantir une installation étanche.
Hors, à part effectuer un test fumigène ou introduire une caméra dans le conduit, il est impossible de le savoir de l'extérieur. Au reste, l'opération n'est pas gratuite et il faudra de toute manière le tuber s'il s’avérait qu'il n'était pas fiable.
Dans ce cas, l'idée parait séduisante puisqu'il n'y aurait plus qu'à raccorder l'appareil. Oui, mais encore une fois, qu'est-ce qui garantit à l'installateur que ce tubage n'est pas percé ou qu'il n'a pas déjà subi un feu de cheminée par exemple?
Il pourrait aussi avoir été arraché par un "gratton" en ciment lors de la pose, avoir reçu un coup malencontreux lors d'un ramonage difficile...
Rien d'étonnant alors, à ce que votre installateur vous propose de le changer, surtout si le "conduit de fumée" a un peu vécu. Par ailleurs, ce tubage n'est peut être pas conforme: il faut savoir qu'un conduit qui a servi à un carburant autre que le bois ne peut être adapté à votre poêle.
Bon à savoir : Aux yeux de la loi, à partir du moment où l'installateur a touché à votre installation, il est rendu responsable de l'intégralité de l'installation: Du coup on peut comprendre qu'un installateur soit prudent quand il s'agit de passer derrière quelqu'un même s'il ne s'agit de vous rendre qu'un petit service... Il préfèra refuser pour ne pas prendre le risque d'être responsable d'une installation qu'il n'a pas faite et tanpis si sa prudence peut paraître excessive.
Dans ce cas de figure, tout est à faire en utilisant ce type de conduits. Certes, ça coûte plus cher, mais l'avantage, c'est que vous allez pouvoir le placer où vous voulez. Et le mieux, c'est encore le plus au centre possible de la pièce, là où vous avez eu l'excellente idée de placer votre poêle.
A noter pour les maisons récentes :
Les constructeurs des maisons construites de 2006 a 2019 avaient l'obligation de fournir un conduit de fumée dans le cas d'une installation d'un chauffage électrique. Il y en a peut-être un caché chez vous ;)
Depuis 2019, les constructeurs ont seulement l'obligation de faire une " réservation" ce qui permet de créer un conduit sans avoir à modifier la charpente.
Le principe général est de faire le plus droit et le plus vertical possible.
Pour que cela fonctionne, il n'y a pas mieux que de respecter ce principe !
Alors, ça ne veut pas dire que si vous n'avez que 3,5m, ça ne fonctionnera pas...Mais il faut savoir que plus votre hauteur de conduit sera faible, moins le tirage sera bon.
Et à contrario, si votre conduit est très élevé (8m par exemple), votre foyer peut souffrir d'un excès de tirage s'il n'est pas muni d'un "modérateur de tirage".
S'il respecte ces attentes, le conduit maçonné est compatible, il peut être tubé. On regardera aussi les performances de ce conduit pour envisager de l'utiliser comme conduit de fumée.
A noter :
Si le conduit maçonné n'est plus assez étanche, on peut faire un "chemisage" qui consiste à refaire un enduit sur les parois intérieures sur toute la hauteur. Mais ce n'est pas "donné".
Le tubage consiste à passer un conduit métallique, plus souvent flexible (Normes NF EN 1856-2 et NF EN 15287-1 si isolé), parfois rigide (Normes NF EN 1856-2) dans ce conduit maçonné sur toute sa longueur.
S'il est nécessaire d'ameliorer les performances, on pourra isoler le tubage avec des produits sous avis techniques (Biafeu qui vient remplir l'espace vide entre le conduit métallique et le conduit maçonné ("espace annulaire") ou flexible isolé.
Il faudra laisser un espace vide (dit "annulaire" sauf cas du Biafeu évoqué ci-dessus) entre le conduit métallique et le conduit maconné pour que l'air passe.
Et il y aura obligatoirement une ventilation avec un orifice de 20 cm2 en bas et 5 cm2 en haut en prenant garde que l'eau de pluie ne puisse s'infiltrer.
Les tubages flexibles doivent être réalisés tout le long du parcours d'un seul tenant.
Dans le cas d'un tubage en 2 parties (qui est le maximum autorisé bien que non conseillé), le raccord doit être fourni par le fabricant du tubage. Il doit être controlable par une trappe de visite.
Le conduit se terminent par un embout de finition en haut des tubages flexibles et un chapeau "pare pluie".
Le tubage permet d'obtenir :
- un conduit au diamètre adapté à la situation ("bon dimensionnement" pour un bon tirage),
- ayant les bonnes performances (montée en température, condensation, corrosion).
La mise en service doit se faire en présence de l’installateur afin d’observer le tirage.
* Avant d’allumer le feu, vérifier que les conduits soient bien vides.
* Vérifier que l’installation (hauteur, diamètre et propriété des conduits) correspond bien à ce qui a été acheté.
* Vérifier la présence et l’accessibilité des dispositifs (trappe) pour le ramonage.
* Vérifier que l’installateur a apposé une plaque signalétique près du conduit qui reprend les propriétés de l’installation.
* Signer un procès verbal de réception avec remise de la notice et d'une fiche d'identification du conduit (qui peut servir pour d'éventuels futurs travaux).
Et profitez bien de votre flambée !
POUR ALLER PLUS LOIN :
>> Où installer la sortie des fumées en toiture ?
>> Comment installer le conduit de raccordement ?
>> Faire une demande de devis
>> Installer soi-même ? Des risques à prendre en compte
>> Qu'est ce qu'un poêle étanche ?
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