Si le bois est une énergie locale, renouvelable et neutre en carbone, elle souffre d'un aspect négatif : elle contribue à la détérioration de la qualité de l'air avec les émissions de particules fines (dont elle est responsable à hauteur de 20%).
Autre reproche qui peut lui être fait : Elle nécessite une attention particulière puisqu'il faut couper le bois, le ranger, re-approvisionner régulièrement le feu et gérer les arrivées d'air. Ce dernier point n'a rien d'excitant mais s'il n'est pas géré, alors les émissions augmentent et le rendement de l'appareil chute.
En plus d'être une affaire de pollution, cela devient donc une question d'efforts et d'économies et les utilisateurs y sont très sensibles !
Rajoutons à cela la pression règlementaire : Les autorités (pressées par l'Europe) se battent pour améliorer la qualité de l'air. Cela impacte le trafic routier (les fameux moteurs diesel), l'industrie, l'agriculture... Le chauffage au bois n'y coupe pas : il y a une pression forte pour que les émissions des poêles à bois baissent. Cela se voit avec les critères du label Flamme Verte, de la certification Ecodesign 2022 et cela pourrait s'accentuer avec les critères d'Ecodesign 2027.
- Pour assurer de meilleurs rendements,
- Pour assurer des émissions moindres,
- Pour faciliter la vie des clients,
- Pour se préparer à des évolutions de la règlementation
... les grands fabricants lancent des systèmes de régulation automatique.
Une flambée connait 3 phases principales nécessitant des actions spécifiques en matière d'arrivée d'air :
Il faut une grande quantité d'air ("primaire"). On dit souvent qu'il vaut mieux laisser la porte de l'appareil ouverte pour créer un courant d'air puissant.
Le feu est bien lancé. On doit réduire l'arrivée d'air primaire pour éviter une combustion excessive. Il faut plutôt envoyer l'air sur le haut du foyer (double combustion) et sur les vitres.
Le feu se calme pour autant il faut éviter qu'il meurt lentement. Soit il charbonne de façon dynamique avec de l'air soit il faut recharger !
Si le "maître du feu" ne gère pas les arrivées d'air correctement, le feu va émettre 5 fois plus de particules. Comme nous l'avions écrit ici, "80 % des émissions polluantes ont lieu pendant les 10 à 15 minutes qui suivent l'allumage à froid et lors des rechargements en bois.".
Donc les systèmes de régulation automatiques vont opérer ces réglages à la place de l'utilisateur !
1- L'appareil est doté d'un système électronique
2- Ce système commande l'ouverture des arrivées d'airs
3- Et ce sont des capteurs qui indiquent au système d'information ce qui se passe au niveau du feu.
Il peut s'agir d'un capteur d'ouverture de porte (cela indique un rechargement), d'une sonde de température (le feu se lance, il est à fond, ou il charbonne...), d'une sonde lambda qui analyse la combustion des fumées (le feu manque t'il d'oxygène ?).
On a vu les avantages, ils sont importants. Mais il y a aussi un prix à payer pour ce type d'évolution :
- Au sens propre comme au sens figuré oui, cette technologie a un prix. Elle coûte !
Et quand on attend du chauffage au bois qu'il soit une source de chaleur économique, ce n'est pas une bonne nouvelle pour tout le monde.
- On perd aussi en autonomie. Oui aux performances, oui à la facilité d'utilisation, mais a t'on besoin d'être assisté en permanence ? Surtout cela veut dire qu'il faut mettre de l'électricité dans un appareil de chauffage sensé être autonome. Cela peut aussi vouloir dire "panne", "durée de vie limitée".
Heureusement les fabricants ont pensé à cela : la plupart des poêles à bois à régulation automatique peuvent fonctionner sans ce système et sans électricité (certains incorporent d'ailleurs une petite batterie).
- Notez aussi le risque d'abus de langage. Non il se s'agit pas d'un poêle "automatique" (sauf peut etre avec Rikatronic) mais juste de poêles qui gèrent automatiquement les arrivées d'air ("régulation").
J'ai essayé de faire une petite synthèse par fabricant dans ce tableau :
(C'est une synthèse faite en avril 2025, elle ne pourra intégrer toutes les solutions à sortir sur le marché. D'ailleurs Romotop avec"EHC" et Stûv auront sous peu leur propre système).
Dès 2014 Hwam, du groupe Seguin, lançait la technologie IHS "Intelligent Heat System". Elle a depuis été améliorée avec "IHS smart control". Ces capteurs analysent toutes les 3 secondes la composition et de la température des fumées. L'ouverture de porte est aussi détectée. La commande se fait à distance et permet d'avertir l'utilisateur pour le rechargement en bois. Une batterie pour fonctionner en cas de coupure est proposée en option. 9 appareils Hwam sont équipés de cette technologie et Seguin l'emploie aussi sur d'autres appareils comme ses foyers.
A noter : Piazzetta distribué en France par Seguin, propose un système BCS "Burn Control System" similaire mais semble t'il plus simple, pour un large panel de poêles à bois.
Rika fait aussi figure de précurseur avec son système Rikatronic qui en est déjà à sa 4e version. Rikatronic intègre par ailleurs un système d'allumage automatique du poêle à bois via une bougie enflamment des allume-feux disposés sous le foyer.
Charnwood est parti d'une feuille blanche et a mis près de 10 ans pour mettre i Blu au point. La solution a d'abord été testée aux USA.
Elle s'appuie sur les données d'une sonde de température, d'un capteur d'ouverture de porte, et fait unique d'un capteur d'intensité de la lumière dans le foyer. Ce dernier permet d'interpréter par exemple que le feu est a l'état de braises de fin de cycle (foyer très chaud mais sans flammes soit sans lumière).
Intégrée dans le poêle Skye 700 dit "automatique et intelligent", ce système fait gagner 8% de rendement (qui passe à 89% !) et baisse de quasi 50% les émissions :
- CO : 669 mg/Nm3 soit approx 0.05%
- COV : 35 mg/Nm3
- NOx : 103 mg/Nm3
- Poussières : 18 mg/Nm3.
"Des performances qui sont atteintes tout le temps et ça ne dépend pas du client" précise l'équipe Charnwood France. Cette technologie proposée autour de 500€, sera cette année déployée sur d’autres appareils de la gamme.
Les données du capteur de température au niveau du foyer indiquent comment gérer les 3 arrivées d'air en vue de maintenir une température optimale entre 500 et 600°. Olivier Schnell de Hase France indique ainsi que "IQ exécute jusqu'à 200 ajustements par cycle de combustion".
"Nous savons dans quelle fourchette de température notre foyer doit être à chaque étape du feu pour que notre combustion soit la meilleure possible, il est donc possible de relier cette température à un tirage trop élevé ou trop faible, à l'humidité du bois...
Par exemple, si un tirage est trop élevé, la température cible de chaque phase de combustion est atteinte plus rapidement que prévu par notre algorithme, et le contrôleur fait alors ce qu'il faut (réduction des arrivées d'air) pour que cette température soit atteinte dans le temps prévu. C'est ce que ferait un utilisateur averti manuellement.
Il n'y a aucune donnée à paramétrer dans le contrôleur à l'installation, il s'occupe de tout.
La technologie iQ tient compte également des facteurs extérieurs qui influencent la combustion, comme les caractéristiques géographiques, la configuration du conduit de fumées ou les conditions météorologiques. iQ analyse si une quantité trop importante ou trop humide de combustible a été ajoutée.
L’application mobile montre les performances du feu, le moment idéal pour ajouter plus de bois, donne des conseils sur l’allumage du feu.
La technologie iQ est disponible sur les modèles BASILIA, JENA, LHASA iQ, LIMA iQ, PATNA, SILA IQ et SILA+ IQ. Ils sont vendus à environ 1 000 € de plus que la version standard. Pour réduire encore les émissions, il est possible de rajouter un catalyseur en option.
Zensoric s'appuie sur une sonde de température qui équipe les variantes F170 171 174 176.
Le moteur est alimenté par une batterie facilement rechargeable en 2 ou 3 h, via une prise USB-C qui dure 1 saison. Un signal lumineux indique à l'utilisateur quand est venu le moment de recharger l'appareil.
C'est sur le salon Bepositive 2025 que Contura a présenté son système "Connect". La sonde lambda et la sonde de température d'ambiance ainsi que le capteur d'ouverture de la porte envoient les infos à la carte électronique qui pilote 3 cerveaux moteurs pour chacune des arrivées d air.
Une batterie est là en appoint. Et l'application mobile permet de recevoir les notifications.
Connect permet de réduire les émissions de particules d'un maximum autorisé de 40 a 4 mg.
Autre impact : un surcoût d'environ 550 euros.
Cette option est disponible actuellement sur 3 modèles.
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