Le DTU 24.1 qui constitue LA norme de référence des règles d’installation de systèmes d’évacuation des produits de combustion a été mis à jour en Septembre 2020 et son application est devenue obligatoire dans la foulée en Octobre. C’est une mise à jour importante, il n’y en avait pas eu depuis 2011 !
Philippe BOURGOIN, qui a créé l’application Install Bois permettant aux professionnels d'effectuer le dimensionnement des conduits, a participé à la modification du DTU 24-1. Il liste ici les principaux changements.
Vous retrouverez d’ailleurs l’intégralité des modifications et ses commentaires en téléchargeant son résumé du DTU 24-1 sur http://documents.install-bois.fr/note-dtu24-1/
La récupération des suies dans la chambre de combustion d'un appareil indépendant à bois est considérée comme satisfaite si aucune partie non démontable de l'appareil ne comporte une pente inférieure à 45° par rapport à l'horizontale."
Install Bois précise : « cela signifie qu'il faut installer un Té au-dessus d'un poêle à granulés ayant une buse sur le dessus dans les cas suivants :
- le poêle ne comporte pas de boite à suies interne ayant une hauteur de 50 mm minimum,
- ou il comporte un conduit interne ayant une pente inférieure à 45° avant cette boite à suie.
Tous les poêles à granulés visés par un DTA respectent forcément ces critères et n'ont donc pas besoin d'un Té au-dessus de leur buse si celle-ci est sur le dessus du poêle. »
Le conduit de fumée et le conduit de raccordement doivent être conçus pour être ramonables.
La version de 2006 du DTU 24.1 indiquait : "Le conduit de raccordement ne doit pas comporter plus de 2 coudes à 90° sur son parcours."
La nouvelle version de 2020 prescrit :
"La somme des changements de direction du conduit de raccordement ne doit pas dépasser 180°."
Install Bois précise :
« pour les inserts, la limite d'angle des coudes est toujours à 45°, avec un nombre maxi de 2 coudes. »
Les conduits de raccordement n'ont plus l'obligation d'être démontables sur toute leur longueur mais sur une partie seulement, à condition de permettre la récupération des suies lors du ramonage.
Le calcul de dimensionnement des conduits est évidemment toujours obligatoire sur chaque installation (depuis 2006 !).
Il est même dorénavant précisé qu’il faut faire ces calculs :
-à puissance nominale
-à puissance réduite si une puissance réduite est déclarée par le fabricant (en 2006, c'était demandé "le cas échéant"),
-en mode feu ouvert, si l’appareil peut fonctionner porte ouverte.
Rappel sur les abaques : ils ont été établis avec des hypothèses très nombreuses qui ne sont que très rarement toutes conformes aux réalités du terrain. Comme le précise la formation Qualibois : « Un abaque ne sera pas reconnu valable, mais donne une tendance. »
Pour les poêles, inserts et cuisinières à bois bûche, un calcul dans les conditions sèches doit être effectué à puissance nominale ; ceci signifie qu'il faut dimensionner un conduit comme s'il était classé D même s'il est réellement classé "W".
Et si l'appareil à bûche a des performances annoncées à puissance réduite, alors on doit faire un autre calcul à cette puissance avec un conduit W ou D suivant sa classe réelle.
Pour les appareils à granulés, si le dimensionnement du conduit montre un risque de condensation à puissance nominale, un Té de récupération des condensats doit être installé entre le conduit et l’appareil, ou être intégré à l’appareil.
Dans la version de 2006 du DTU 24.1, un coffrage ou une gaine était nécessaire autour d'un conduit métallique DPI (double paroi isolé) s'il y avait risque de chocs. On considère dorénavant que le risque de choc est toujours présent.
Le nouveau DTU est donc plus précis et exigeant : le conduit métallique DPI doit être protégé par un coffrage dans toutes les pièces, y compris une mezzanine, sauf dans la pièce où se trouve l'appareil.
Install Bois précise qu’en application du principe donné au § 10.3.1.4.2.1 (conduits de fumée métalliques rigides simple paroi), on considère qu'il n'y a pas de risque de chocs et de contacts humains si le conduit de fumée est à plus de 85 cm de la mezzanine ou d'un escalier, et ne nécessite donc pas d'être protégé par un coffrage.
Il était déjà précisé dans la version de 2006 du DTU 24.1 qu'un coffrage ou habillage ne respectant pas les distances de sécurité devait être incombustible, c'est-à-dire classé M0 ou A1 ou A2-s1, d0.
Le nouveau DTU ajoute que, dans ce cas d'un coffrage ne respectant pas les distances de sécurité (donc incombustible), il faut respecter l'une de ces 3 conditions : conduit très bien isolé (Ru > 0,6 m².K/W), ou coffrage isolé, ou coffrage largement ventilé (300 cm² mini, au lieu de 20 cm² mini, de section utile, en haut et en bas).
Autre nouveauté : lorsqu'un coffrage est placé à la distance de sécurité, il doit être classé au moins non inflammable (M1 ou A2-s2, d0).
Une note du DTU précise : "Un revêtement combustible est autorisé sur la paroi extérieure de coffrage à condition de ne pas obturer les éventuelles grilles de ventilation de ce coffrage".
L'angle maxi autorisé des dévoiements est toujours de 45° pour les conduits métalliques DPI (double paroi isolé), en revanche cet angle est dorénavant limité à 20° pour les conduits maçonnés.
Toutefois, un tubage est autorisé dans un conduit de fumée maçonné existant dévoyé à 45° si le passage d'un gabarit est possible.
Il n'est plus interdit d'avoir une jonction entre composants de conduit de fumée métallique DPI dans l'épaisseur des planchers.
Cependant, il est rappelé l'article 5 de l'arrêté du 22 octobre 1969 qui prescrit qu'il ne doit pas y avoir, dans la traversée des planchers, de joints entre boisseaux béton ou terre cuite de plus de 25 cm de hauteur.
Traversée de faux-plafond
Ajout d'une exigence spécifique aux conduits métalliques isolés DPI (double paroi isolé) : le conduit de raccordement (simple paroi) ne doit pas pénétrer dans le faux-plafond., même s'il y a un décroché dans ce faux-plafond au niveau du passage du conduit.
Il n'est plus écrit que la rehausse d'un conduit métallique DPI doit être faite avec les "mêmes composants", mais avec des "composants compatibles".
Ce nouveau DTU 24.1 ne recopie plus l'article 18 de l'arrêté du 22/10/1969 (dépassement du faitage de 40 cm sauf si absence de surpression sur le débouché), mais il faut bien évidemment toujours respecter cet arrêté !
(Les normes européennes EN 13384-1 et EN 15287-1 ouvrent la possibilité que la sortie de toit en zone 1 ne soit pas à 40 cm au-dessus du faitage dans certains cas – nous en avons parlé dans cet article).
Un chapeau pare-pluie est rendu obligatoire, sauf s'il y a un té avec purge en pied de conduit avec évacuation des condensats.
En plus de la plaque signalétique qui était déjà obligatoire, l'entreprise doit maintenant remettre à son client une fiche d'identification du conduit selon l'annexe E de ce DTU 24.1, y compris dans le cas d'un tubage d'un conduit existant (non obligatoire s'il n'y a aucune modification du conduit existant).
Les tubages flexibles doivent être réalisés avec un ou deux tenants.
Dans le cas d'un tubage en 2 parties (2 parties max autorisées donc 1 seul raccord max, ndlr), le raccord flexible/flexible doit être fourni par le fabricant du tubage.
Sont considérés T400 et G, les conduits existants, non visés par les normes européennes et répondant simultanément aux conditions suivantes :
-ont fait l’objet d’un diagnostic conformément à l’Annexe C du DTU ;
-s’ils respectent une distance mesurée entre la paroi intérieure du conduit et les matériaux combustibles de 16 cm minimum (ancien "écart au feu") ;
-sont constitués des éléments du tableau 13 ci-dessous :
Une chaudière à bois (ou un appareil à gaz ou fioul) peut être raccordée à 2 tubages dans un même conduit de fumée, mais cette dérogation n'est pas accordée aux poêles, inserts, et feux ouverts.
Un tube flexible métallique doit comporter un embout de finition au niveau du débouché supérieur (afin d'éviter les blessures notamment lors du ramonage, et/ou d'éviter qu'un début de dégrafage du tube flexible ne se propage).
Il n'y a plus l'obligation de faire un essai fumigène après l'installation d'un tubage.
En plus des anomalies, "les non-conformités constatées lors du ramonage doivent être signalées sur ce certificat" de ramonage.
Install Bois en conclut qu'un ramoneur doit vérifier les non conformités, mais uniquement celles qu'il est en capacité d'observer lors de ses opérations de ramonage (par exemple, il n'a pas à contrôler la conformité d'un coffrage à l'étage puisque le ramonage ne nécessite pas de se rendre à l'étage).
Mais en conséquence, les ramoneurs doivent faire attention que leur responsabilité ne soit pas en partie engagée pour non signalement d'une non-conformité visible ou constatable lors de leurs opérations (en facturant si besoin cette prestation supplémentaire de constats).
Voilà pour cette mise à jour du DTU 24-1
Les professionnels peuvent récupérer la liste complète des mises à jour du DTU 24-1 enrichie des commentaires de Philippe Bourgoin sur http://documents.install-bois.fr/note-dtu24-1/
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